Durant 3 mois, j’ai parcouru la Scandinavie à vélo.
Passionné depuis l’enfance par les contrées boréales, j’ai un rêve : parcourir la Scandinavie à vélo. En juin 2018, le Grand Nord m’appelle. Accompagné de Pepette, ma fidèle bicyclette, je m’échappe pour un long périple à la découverte du Danemark, de la Norvège, de la Suède
et de la Finlande. Voyager en Scandinavie à vélo : la grande aventure !
Mon aventure cyclonomade de 5 000 kilomètres est animée par la beauté et la rudesse des terres sauvages de Scandinavie. Fjords majestueux, vastes étendues de toundra arctique, taïga perlée de lacs d’émeraude … l’émerveillement est quotidien ! Mais mon itinérance ne se résume pas à la contemplation des paysages. Une cascade de rencontres impromptues étanche ma soif de partage et de connaissances des pays nordiques.
De cette formidable aventure a accouché un livre : L’Appel du Grand Nørd dans lequel je relate mon échappée en Scandinavie.
Mon voyage à vélo en Scandinavie en quelques chiffres
- 5 000 kilomètres à vélo
- 88 jours de voyage
- 57 kilomètres / jour (en incluant les journées sans vélo)
- 61 bivouacs le plus souvent en pleine nature et 10 nuits chez l’habitant
- 35°C au maximum en Laponie suédoise
- 5 pays : Danemark, Norvège, Suède, Finlande, Estonie
- Des collectes de déchets sur le bord des routes
- Des tas d’anecdotes et de découvertes sur la Scandinavie
- 0 crevaison mais 2 rayons cassés sur la roue arrière
Scandinavie à vélo : tour de chauffe au Danemark
Situé dans le sud de la Scandinavie, le Danemark est mon pays fétiche depuis l’enfance. Je ressens une attirance assez inexplicable pour ce petit pays dont les descendants étaient Vikings. C’est la sixième fois que je foule le sol danois.
Le Danemark est idéal pour débuter l’aventure en douceur. Un pays connu, un relief doux (le Yding Skovhøj, la plus haute cime danoise culmine à 172 mètres d’altitude), un dense maillage de pistes cyclables et de voies vertes et des paysages charmants et variés. Le paradis
du voyageur à vélo en somme. D’ailleurs, plusieurs itinéraires Euro Vélo (3, 7, 10 et 12) galopent à travers les plaines et les collines danoises.
J’ai roulé les 650 kilomètres de ma traversée du Danemark avec mon ami Aurélien. Ensemble, nous triomphons du fort vent qui souffle avec vigueur, notamment de l’ouest, nous pédalons en moyenne entre 45 et 60 kilomètres chaque jour et nous bivouaquons en pleine nature ou sur les aires aménagées qui quadrillent le pays. Souvent constitués d’un abri en bois et d’un coin pour faire du feu, ces refuges accueillent les voyageurs de passage.
Du Danemark, je retiens aussi les premières rencontres de l’aventure. Les cyclovoyageurs bretons Clément et Fanny, Bo le Danois fan de football, Yvonne, cette téméraire voyageuse suisse de 21 ans qui pédalait vers l’archipel des îles Féroé. Je retiens enfin la diversité des paysages danois. Du fjord de Vejle sur la côte orientale du Jutland à la sauvage pointe de Grenen qui marque le point le plus septentrional du pays. Les lacs et les forêts du cœur du pays, les étendues dunaires du parc national de Thy et les petits villages aux maisons colorées
et coiffées de chaume.
En route vers le Nord : la Norvège et la Suède à vélo
Depuis Frederikshavn, dans le nord du Danemark, nous gagnons Oslo après une traversée en ferry de 10 heures. C’est la première fois que je pose le pied en Norvège. Je suis tout excité à l’idée de découvrir ce nouveau pays. Pour autant, avant le départ, la Norvège me faisait un peu peur la faute à son relief accidenté et à un coût de la vie parmi les plus élevés au monde.
Aurélien ayant repris la route du sud (c’était prévu), me voilà seul à pédaler en Norvège. En tête à tête avec ma bicyclette, je poursuis ma route vers le Grand Nord. Extrêmement chanceux avec la météo, je profite des somptueux paysages de Norvège.
Sans surprise, gros coup de cœur pour les paysages sauvages et montagneux du pays. La taïga, les lacs cernés de
lupins en fleur, la toundra d’altitude… Des décors à couper le souffle dans lesquels j’évolue en harmonie.
Au nord de Trondheim, après avoir longé de profonds fjords, je bifurque vers la Suède et franchis le massif des Alpes scandinaves. Me voilà en Suède, troisième pays de l’aventure !
Certes moins spectaculaire et variée que la Norvège, la Suède dispose aussi d’une nature exceptionnelle. Les grands espaces, les immenses plateaux habillés d’une végétation rase et coiffés de sommets enneigés, les lacs et la taïga à perte de vue.
Un petit mot sur les moustiques et les taons omniprésents dès mon entrée en Suède. C’est vrai que les températures caniculaires et le terrain lacustre et marécageux n’étaient pas pour leur déplaire. Par milliers ils m’ont piqué, collé, chatouillé sur le vélo ou lors des bivouacs
m’obligeant parfois à me barricader dans ma tente
De mes chevauchées à vélo en Norvège et en Suède, je retiens aussi des rencontres fortes dans ces vides humains. La rencontre de Trond qui m’a spontanément pris en stop dans les montagnes norvégiennes. Encore plus marquante, celle du jeune migrant afghan Hamayun dans un
village de Laponie suédoise. Ensemble, nous avons partagé bonne humeur, notre amour commun de la nature, de somptueux bivouacs et plusieurs étapes à vélo. L’une des plus belles rencontres de l’aventure.
Au-delà du Cercle Polaire Arctique
Franchir le Cercle Polaire Arctique entre taïga et toundra dans les Alpes scandinaves reste l’un des moments les plus forts en émotion de mon voyage. Je m’en souviens comme si c’était hier. Quel bonheur d’atteindre à vélo cette ligne imaginaire mythique qui symbolise le Grand Nord dans l’esprit des aventuriers. Une première qui restera gravée en moi !
Et puis après quelques étapes pluvieuses, j’embarque pour les îles Lofoten sous un soleil étincelant. L’éclat de l’astre solaire m’accompagne durant ma petite semaine de vadrouille aux Lofoten. L’archipel regorge de paysages époustouflants et régale le voyageur d’un décor de rêve. Et les jolis endroits pour poser la tente de manquent pas.
Aux Lofoten, je laisse parfois le vélo de côté pour me dégourdir les jambes sur les chemins à flanc de montagnes. De fantastiques panoramas à la clef ! Un jour de grand ciel bleu, c’est le maillot de bain que j’ai sorti pour une baignade arctique dans une eau à 12°C. Vivifiant mais
tellement jouissif !
Si les Norvégiens sont plutôt de nature réservée, j’ai fait des rencontres exceptionnelles dans le Grand Nord. Sur l’archipel des îles Vesterålen, la rencontre de Cato et de Hans, deux amis hilares et exubérants est exceptionnelle. Invitation à dormir chez eux, soirée festive hydratée d’akvavit (eau de vie scandinave), partage de nos vies …. Deux journées très animées chez eux. Des souvenirs épiques gravés dans ma mémoire.
Coups de pédale dans la taïga finlandaise
Du Nord au sud de la Finlande, j’ai pédalé 1 350 kilomètres en 22 jours. D’une manière générale, j’ai trouvé les paysages de Finlande assez monotones. Couverte à 70% de forêts, la Finlande ne dispose pas d’une grande variété de paysages. C’est forêt et/ou lac comme son surnom « le pays des milles lacs » le confirme.
En revanche, c’est bel et bien le paradis du bivouac sauvage qui comme en Norvège et en Suède est parfaitement légal. La généreuse Nature finlandaise offre de multiples spots pour planter la tente et passer une nuit en lisière de forêt ou sur les bords d’un lac. Et quel régal pour le petit-déjeuner que de se nourrir de myrtilles sauvages cueillies en sous-bois autour de la tente.
En Finlande, de belles rencontres ont jalonné mon errance solitaire. Par exemple, le sympathique Erkki m’a accueilli chez lui et m’a invité à partager un sauna en sa compagnie.
Le sauna, une véritable institution en Finlande. A poil bien entendu ! Je peux aussi évoquer Mireille, adorable Finlandaise rencontrée au Sri Lanka quelques mois plus tôt, qui m’a offert l’hospitalité durant quatre nuits.
La dernière ligne droite vers Copenhague
Après un crochet par l’Estonie, je m’élance dans la dernière ligne droite de l’aventure en direction de Copenhague. Un tronçon moins sauvage marqué par la découverte de trois capitales nordiques : Helsinki, Stockholm puis Copenhague.
Début septembre en Scandinavie, l’arrivée de l’automne chasse l’été mourant. La météo se dégrade, les pluies sont plus fréquentes, le vent redouble d’intensité. En vue de rejoindre Copenhague au Danemark, je longe la côte ouest suédoise sur l’itinéraire cyclable Kattegatleden, élue véloroute de l’année en 2018. Une fin de voyage tranquille au fil de l’eau sur un itinéraire balisé.
Je voulais absolument achever mon périple à Copenhague. Pourquoi Copenhague ? Déjà parce que c’est la capitale du Danemark, mon pays fétiche. Et puis conclure un voyage à vélo à Copenhague au milieu des hordes de cyclistes qui arpentent chaque jour la capitale danoise a quelque chose d’exceptionnel.
Eh oui à Copenhague plus de 50% des habitants utilisent le vélo pour se déplacer au quotidien ce qui fait qu’aux heures de pointe on se retrouve pris dans des bouchons de cyclistes. Le rêve comme celui que j’ai réalisé en atteignant Copenhague après mon échappée de 5000 kilomètres à la découverte de la Scandinavie.
Mon récit de voyage : L’Appel du Grand Nørd
A mon retour de voyage, je me suis lancé dans une autre aventure pour prolonger l’ivresse de ce voyage. Une aventure littéraire, la rédaction du récit de mon périple à vélo en Scandinavie.
Carnet de route, photos, vidéos, odeurs, je me suis replongé pendant deux années dans mes souvenirs du Grand Nord afin d’aboutir à la sortie du livre en décembre 2021. Passionnés de voyages à vélo, amoureux du Grand Nord ou ni l’un ni l’autre, n’hésitez pas à commander le livre qui j’en suis persuadé vous fera voyager et vous donnera le goût de l’aventure. J’ai adoré conter mon aventure à travers ce récit de voyage. Je vous souhaite à votre tour de passer un agréable moment. Plaisante lecture !
Les caractéristiques du livre :
- 260 pages
- 6 cartes dessinées de l’itinéraire
- 13 encarts photos
Quelques retours de lecture :
Merci pour ce récit plein d’humanité, qui ne fait pas seulement voyager mais aussi penser et rêver. Agnès Marcetteau
Il ne m’aura fallu que quelques jours pour découvrir et dévorer l’Appel du Grand Nord. Un régal ce récit ! L’œuvre est écrite avec une vraie belle plume ! C’est vivant et riche, on sent que tu y as mis beaucoup de cœur. Merci pour ce très bon moment passé à te lire !
Aurélien Bregeon
L’appel du Grand Nørd est le récit intimiste d’une très belle aventure humaine. Valentin nous prête ses jambes pour avancer, il nous prête ses yeux pour nous faire voir la beauté des paysages scandinaves, il nous prête son cœur pour ressentir la chaleur des rencontres qu’il a fait et il nous prête son cerveau pour nous permettre de comprendre ce que veut dire voyager.
L’auteur et sa démarche sont sincères et authentiques, à mille lieux des récits d’aventure à vélo racoleurs qui pullulent. De plus, le livre est riche de jolies cartes du périple et de belles photos couleurs, c’est un indispensable de toute bibliothèque de voyage qui se respecte. Merci
pour cet Appel du Grand Nørd qui donne envie d’enfourcher son vélo et de partir loin, loin loin ! D’ailleurs j’y vais de ce pas ! Bravo Valentin. Loïc Morceau
Voici deux courts extraits du récit :
Je me sens bien sur ce fragment de terre au milieu du fjord. Parmi tous les bivouacs depuis le début de l’aventure c’est le plus beau. En harmonie avec la nature, je plane, en lévitation, comme les oiseaux qui me survolent. Mon sentiment de plénitude est-il décuplé par les
difficultés éprouvées ces derniers jours ? Peut-être. En tout cas, dans ce tableau coloré du vert de la végétation, du bleu foncé des flots et teinté des crépitements du soleil dans le ciel crépusculaire, je touche du doigt le bonheur et la liberté. Ce soir, je suis le plus heureux des hommes.
Chapitre 9 Liberté Égalité Mbappé – page 105
Tout à coup, des cris brisent la quiétude des lieux. Surpris, je me retourne vers les fermes alentours. Personne. D’où peuvent bien venir ces hurlements ? La réponse vient de la droite. Sur les lèvres du fjord, des hommes gesticulent avec énergie. Vêtus uniquement d’un maillot
de bain, ils agitent leurs bras vers moi comme pour accentuer la portée de leurs clameurs. Que faire ? Que me veulent ces deux excités ? Le seul moyen de le savoir c’est d’aller à leur rencontre. J’hésite. Puis, l’espace d’une seconde, je manœuvre et entame un demi-tour sur la chaussée déserte.
Chapitre 14 Gorgées d’akvavit aux Vesterålen – page 158